Tarija et ses alentours, le retour

 

Cordillère de Sama : un avant-goût du Sud Lipez

 

Le petit futé nous promettait de somptueux paysages dans la réserve naturelle de la Cordillera de Sama à 2h30 en bus de Tarija. Nous n’avons pas été déçus ! Deux jours passés à marcher, seuls au monde, ou presque, sur ce plateau perché à 3'800m d’altitude. Des couleurs pastel et vives à la fois donnaient un cadre magique à la faune endémique du lieu. Les lamas et les flamants roses nous ont particulièrement enthousiasmés et laissés bouches bées de nombreuses minutes. Même le fort vent se levant dans l’après-midi n’a pas diminué notre plaisir d’être ici. Il nous a même permis de pouvoir « goûter » à la générosité toute relative d’une famille vivant ici. Ils nous proposent de monter la tente à l’intérieur d’une pièce sans porte pour nous protéger du vent. On découvre la rudesse de leur mode de vie dans des conditions rudimentaires et climatiquement contraignantes. Ces communautés semblent de plus en plus attirées par le « rêve » urbain. Les quelques villages là-haut se trouvent donc désertés malgré les efforts d’Evo Morales de construire des écoles dans chaque village de quelques dizaines d’âme. Un patrimoine culturel qui nous a semblé malheureusement en voie d’extinction.

 

On devrait retrouver un tel environnement dans le Sud Lipez qui est planifié lors de notre retour à vélo en Bolivie. On s’en réjouit d’avance…

 

 

Valle de la Concepcion : le vin « le plus haut du monde. »

 

Chaque ville ou pays aime se targuer de sa pépite « la plus … du monde ». Rien qu’en Europe, si l’on se fie aux guides ou récits des autochtones, on doit retrouver une quinzaine de discothèques « la plus grande du monde »… Ici, leur fierté se trouve dans les vignes « les plus hautes du monde ! ». Effectivement, à presque 2000m d’altitude, le climat est encore bien tempéré pour faire grandir l’or violet et y faire des vins appréciés. On décide d’aller faire une dégustation à la « Casa Vieja », une cave artisanale de la vallée. On découvre une belle demeure faite principalement d’adobe (un mélange d’eau, d’argile et de pailles qui, une fois moulé et séché, fait de belles et solides « briques »). Plusieurs pièces la composent et l’ambiance y est chaleureuse avec beaucoup de rires, proportionnels aux particules d’alcool circulant dans le sang de chacun.

Nous partons curieux à la découverte de la pièce de dégustation. Dès l’entrée, le décor est planté, ça sera vingt minutes. Une véritable dégustation expresse ; douze verres avalés en neuf minutes et le reste du temps pour acheter le meilleur vin goûté. Mais nous voilà un peu dubitatifs au moment d’acheter une bouteille, ne sachant plus ce qu’on a goûté. Effectivement, nous étions vingt personnes en cercle, se passant les verres après avoir avalé une gorgée pendant que le vigneron « décrivait » le vin suivant, davantage pour faire rire la galerie que pour décrire l’amertume en bouche et les tanins soutenus. Un vin décrit par les professionnels du Lavaux ou de BV vins comme doucereux, fruité ou de vendange tardive est ici un vin aphrodisiaque, « basta ». D’autres manières de faire mais finalement assez marrantes et moins formelles. On ne s’est pas senti mal à l’aise en devant faire semblant de savoir déguster, en tournant notre verre pour brasser un peu le vin pour le rendre puissant au nez, en se gargarisant pour découvrir toutes les saveurs puis en sortant à la fin « ah oui, excellent, il a une bonne longueur en bouche »… Bref nous sommes parti sur un petit vin doux…

D’autre part, le vigneron avait pris soin de nous placer d’une manière astucieuse lorsque nous avons pénétré dans la pièce ; Anaëlle s’est retrouvée en dernière position pour la dégustation. A son grand bonheur, les verres étaient donc passés dans les mains (et bouches) des 19 personnes la précédant ; et le vigneron avait gentiment expliqué que si les verres n’étaient pas complétement vides à la fin du cercle, des sanctions s’appliqueraient pour la dernière qui dégustait. Pour une goutte laissée, c’était « un beso » sur la joue de son collègue, pour deux gouttes laissées, « un beso » sur la bouche du vigneron, et pour trois gouttes laissées … on n’a pas compris ! 

 

Hasta luego

 

J + A.