Les clés, objet de rencontres

 

Dans la famille Hoyois, on doit avoir un rapport particulier avec les clés… Depuis qu’on a l’âge de pouvoir fermer la porte d’entrée seul et de conduire, c’est souvent source de conflit lorsqu’un de nous ne trouve pas la clé de la voiture ou de la maison. De longues minutes à passer à chercher dans toutes les poches de pantalons des hommes ou des sacs à mains des dames et des coups de fils lancés pour essayer de savoir où elle se trouve, finissent par tendre les nerfs de celui qui est généralement pressé de partir. Anaëlle en rigole bien volontiers et me le rappelle régulièrement quand je ne trouve plus les miennes. Ça me rassure un peu car il me semble que chez les Gevisier il y a aussi quelques soucis de clés…

A défaut d’avoir pris mes clés jusqu’en Bolivie, j’ai malheureusement emporté cette fâcheuse tare avec nous…

 

Premier ennui, en partant à l’école, on ouvre la porte d’entrée de la « propriété », puis impossible de ressortir la clé de la serrure… Nous pouvons sortir, mais nous ne voulons pas laisser la porte ouverte avec la clé dedans et l’incapacité de rentrer chez nous. Après plusieurs minutes à tenter de trouver une solution, de graisser la serrure à l’huile de chaine, nous décidons d’aller chercher le directeur à l’école (qui est aussi un peu concierge, jardinier, technicien, organisateur, etc.). Il revient avec un tournevis et démonte la serrure entièrement sans trop se poser de questions pour y enlever la clé puis la remonter ! Ça a l’air de fonctionner. On en prend de la graine et les deux fois où nous rencontrons le même problème, on fait pareil à l’aide de notre multitool pour vélo.

 

Le second petit souci nous est arrivé en rentrant de weekend, à 23h, je ne trouve plus les clés que j’avais mises dans ma poche en quittant l’appartement deux jours auparavant… Anaëlle garde son sang-froid, dont je devrais m’inspirer, et évite de m’engueuler en pensant déjà à une solution. On déballe toutes nos affaires devant le pas de porte sous l’œil curieux des voisins en train de bricoler. Ne trouvant rien, on s’apprête à aller dormir chez nos amis suisses, dans la salle de yoga ou à l’hôtel. En partant, les voisins nous interpellent et nous proposent une échelle pour escalader le portail puis ensuite entrer dans notre appartement. Le problème est que l’appartement est également fermé à clé et qu’on se retrouverait dans la cour sans possibilité d’entrer... On leur demande s’ils ne connaissent pas le frère du « dueño » (proprio). Ce dernier est toujours en vadrouille entre la Paz et Bermejo et donc n’est pas là pour nous aider. Son frère par contre habite le coin mais nous n’avons aucun moyen de le contacter. Bingo, ils trouvent son numéro dans leur cellulaire et un quart d’heure après, Lucho débarque avec une clé pour ouvrir le gate. Mais toujours pas de clé de l’appartement. Il téléphone donc à son beau-frère qui lui a les clés de la maison du proprio dans laquelle se trouve un double des clés de notre appartement. Il arrive sur son scooter un peu éméché et hésite à nous donner les doubles, en baragouinant des termes difficilement compréhensibles. On comprend toutefois le mot « ladrón » (voleur)… Mais après un appel au proprio, le voilà rassuré et il nous donne les doubles ! Le lendemain, on profitera de tester un copieur de clés du marché et il nous copiera quatre clés en trois minutes pour la modique somme de CHF 0.80 cts pièce. Et d’ailleurs, il n’était pas sûr que la clé principale fonctionnerait donc on a dû l’essayer avant de la lui payer !

 

 

Pas bien fier sur le moment, c’est finalement tout heureux qu’on a pu dormir sous notre toit. Une solution a été trouvée grâce à la générosité et la volonté d’aider de chacun qu’on n’a pas manqué de remercier. On aime finalement bien ces petits soucis qui font partie du voyage, mènent à de belles rencontres et de jolis souvenirs...et font toujours rire les Glouglous ! On se souviendra de cette maxime disant que « chaque problème a une solution et laisse une belle histoire à raconter ».

 

J + A

 

P.S : on a retrouvé les clés trois jours plus tard…elles étaient tombées dans le taxi.