Salut les curieux ! Merci pour vos nombreuses questions aussi intéressantes les unes que les autres, et pas toujours évidentes à répondre. On va faire de notre mieux pour combler vos interrogations…

 

Morgane

Je me demandais quelle est votre routine durant une journée ? Est-ce que c'est toujours le/la même qui fait la cuisine, monte la tente, choisit l'emplacement, décide des pauses, etc... ?

 

Nous : On n’a pas vraiment de routine au niveau de nos journées, étant donné qu’elles sont toutes différentes. On vit surtout au gré de la météo, des conditions de route, de la présence ou non de villages, de notre fatigue, des rencontres. Nos heures de lever et de coucher par exemple, varient considérablement d’un jour à l’autre. On aime quand même bien se lever « tôt », pour commencer à pédaler vers 9h et avancer un maximum avant le dîner. Du coup, notre efficacité au réveil augmentant avec l’habitude, on arrive maintenant à ranger le campement et être prêts au départ en 20 minutes. Mais c’est notre record ! Généralement, si on fait la totale avant de partir – rangement campement, petit déj’ chaud, caca et brossage de dent – on décolle après 1h30 environ.

Concernant les tâches, on essaie de ne pas avoir de routine pour varier un maximum, mais malgré nous, certaines habitudes se sont installées. Par exemple, comme Anaëlle fait la marmotte le matin, c’est souvent Jonas qui sort de la tente en premier et qui prépare le déjeuner. Après avoir émergé, Anaëlle range l’intérieur de la tente. A l’inverse, Jonas s’occupe souvent de monter la tente le soir, pendant qu’Anaëlle prend vite une petite douche à la bouteille ou à la rivière avant qu’il ne fasse trop froid, puis elle commence à préparer à souper. Rassurez-vous, Jonas se rince aussi après avoir monté la tente ;)

Sinon, on a chacun un rôle bien précis dans le voyage : Jonas est « trésorier » et Anaëlle est « responsable comm’ ».

Concernant le choix de l’emplacement ou des pauses, c’est souvent une décision commune. Les pauses sont quand même dictées le plus souvent pas Jonas, vu qu’il pédale plus souvent devant (et il faut aussi dire que les fois où Anaëlle a décidé de faire une pause, Jonas, perdu dans ses pensées, est passé tout droit sans la voir et elle se retrouvait à faire sa pause toute seule !)

 

 

Matthieu Hoyois H.O.Y.O.I.S

·     Est-ce que votre espagnole s'améliore ?

·     Est-ce que vos fesses tiennent le coup ?

·     Quelles sont vos techniques pour éviter le loup ?

·     Et comment réagit votre corps à tous ces efforts ?

 

Nous : Si, es mejor y mejor ;) Podemos comprender bastante bien cuando la gente habla despacio y podemos también responder cuando la discusión no esta tan compleja. En Chile, a veces esta difícil porque los chilenos hablan muy rápido y con palabras especiales del país. Pero nos gusta mucho aprender y practicar está muy linda idioma. Aquí tienes una ilustración de nuestro nivel para escribir spañol sin ayuda ;)

 

Por el « culo » (creo que no es una buena palabra), todo bien ! Estamos felices de nuestros asientos y tenemos solamente algunos botones.

 

Con el asiento Brooks, no tenemos mucho « el lobo », solamente a veces cuando hay largos caminos planos sin cambio de ritmo.

 

Nuestros cuerpos reaccionan bien hasta ahora. Claro que estamos cansados al fin del día pero la recuperación se hace rápidamente. Luego vamos a ver si hay un cambio con la altura.

 

Béné

Moi qui ne suis pas moi quand j ai faim... comment gérez-vous votre stock de vivres (nourriture et eau) ? Est ce que vous avez bcp de "réserves" ou plutôt le strict minimum ?

 

Nous : Actuellement, on vit plutôt en « flux tendu » comme on est dans une région peuplée. On voyage avec le strict minimum pour ne pas se charger inutilement. Par contre, sur la carretera austral par exemple, on devait faire des réserves. En général, on se renseigne sur des blogs et auprès des locaux sur les points de ravitaillement, et on fait les achats en fonction de ce qu’il y aura sur la route. Pour l’eau, jusqu’à maintenant, soit on était dans des régions avec accès à des rivières et lacs facilement, soit des régions habitées, donc on n’a pas encore dû se soucier de faire des réserves. Mais ce confort va changer bientôt ! On a aussi la chance d’avoir toujours eu accès à de l’eau potable, donc on ne s’est pas encore amusés à filtrer l’eau. Mais ça aussi, ça va arriver !

Mais c’est vrai que Jonas est assez rapidement de mauvaise quand il a faim donc on essaie de toujours avoir un petit paquet de biscuit de secours ;)   

 

Isabelle

Qu'avez-vous prévu en cas de rencontre avec une bête sauvage (ours, loup, jaguar ou autre insecte pas très rassurant, comme sur la photo !)???

 

Nous : Alors là… pas grand-chose à vrai dire ! On n’est pas vraiment des grands fans de ces petites bêtes mais quand même assez friands du genre de rencontre de la photo. On se rend de plus en plus compte que quand on ne fait que les observer et qu’on les laisse tranquilles dans leur milieu naturel, il n’y a pas de problème et la peur s’en va. Mais c’est vrai qu’on regarde bien avant de sortir de la tente pour une petite sortie pipi au milieu de la nuit, ou on vérifie les chaussures avant de les mettre le matin.

On n’a pas encore été confronté à de grosses bestioles. Nous n’avons malheureusement (ou heureusement peut-être) pas pu voir le puma patagonien. Mais à nouveau, en cas de rencontre, il faut se montrer présent sans le surprendre et normalement il s’en va J On n’espère pas devoir expérimenter une rencontre proche avec ce genre d’animal mais ça sera sans aucun doute reporté dans un article si c’était le cas ;)

 

Mam

A quoi pensez-vous durant toutes ces heures passées sur votre selle ?

 

Ana : Pour ma part, je passe beaucoup de temps à me rappeler des souvenirs. Je me remémore plein de moments présents dans ma mémoire, certainement sur le point d’être oubliés pour laisser place à d’autres souvenirs. Je pense aussi beaucoup à la suite du voyage, en imaginant comment ce sera dans tel ou tel endroit, et je réfléchis à ce qu’on a vécu jusqu’ici, aux rencontres, à ce qu’on a appris, et aux questions que je poserai aux prochains locaux rencontrés. Et puis on a aussi le temps de philosopher sur la vie, le sens qu’on veut lui donner, sur le voyage, sur le couple, sur soi-même. Comme on a beaucoup de temps, on peut vraiment passer de longs moments à réfléchir au même sujet, et j’aime beaucoup cet aspect du voyage. En Suisse, dans ma tête, c’est plutôt le zapping permanent. Et quand un sujet passionnant occupe mes pensées, les kilomètres passent rapidement !

 

Jo : C’est vrai que le temps passé à pédaler est particulièrement propices à la réflexion. J’aime beaucoup imaginer des projets futurs, qui remettent un peu en question mon avenir professionnel, et des modes de vie en Suisse quand on reviendra. J’imagine aussi souvent comment grandissent Martin et Zoé et me demandent comment ils communiquent, ce qu’ils aiment, quels sont leurs comportements.

Bien souvent aussi, en regardant autour de moi, je réfléchis à comment les choses sont arrivées ici ou comment les gens vivent.

Je pense aussi à la suite avec une petite famille, comment la vie serait avec des enfants, d’autres petits voyages à vélo…

Il y a aussi beaucoup de pensées sur la remise en question de soi-même et surs mes différents comportements, pourquoi je fais ça comme ça ? Est-ce primordial telle ou telle chose ? Comment pouvons-nous faire pour vivre plus simplement ?

Et parfois j’essaie de ne penser à rien, juste à pédaler et profiter du moment présent.

Bref, c’est difficile de retranscrire tout ce qui se passe dans ma tête lors de ces nombreuses heures mais c’est assez cool de pouvoir se laisser divaguer aussi longtemps :)

 

La question suivante tout à fait existentielle, est celle d'une maman-ménagère :

·     Où faites-vous la lessive?

·     Trouvez-vous de la nourriture saine et adaptée à vos efforts?

 

Nous : Jusqu’à maintenant, on a toujours pu s’arranger pour faire la lessive chez nos hôtes ou dans les campings. Les habits ne ressortent pas toujours très propres, car les lessives sont faites à l’eau froide. On lave aussi régulièrement quelques habits à la main.

 

Dans l’ensemble, il est possible de trouver de la nourriture saine mais en voyageant à vélo, ce n’est pas si facile d’en consommer tous les jours. A midi on évite de sortir la cuisine, alors c’est souvent pain blanc (difficile de trouver autre chose) avec avocat et tomate. Ou alors de la nourriture trouvée sur le pouce ; empanadas, ou autre en-cas souvent frit. Le soir on se fait souvent des pâtes à la sauce tomate. Depuis qu’on est un peu plus au Nord par contre, il y a de nombreux fruits et légumes, c’est top !

La nourriture chilienne est quand même très calorique avec beaucoup de friture et de sauces… ketchup, mayo à l’ail (terrible!), moutarde, sauce à l’avocat, etc.

Ce qu’on consomme n’est vraiment ce qui est conseillé pour de longs efforts, mais en général on a l’énergie suffisante pour pédaler toute la journée.

 

Lu

Avez-vous toujours les deux les mêmes envies? De directions? De moments de pause?

Passez-vous toujours 24/24 ensemble ou avez vous besoin d’air parfois ?

Quelle est la bande sonore de votre voyage? Vos découvertes musicales locales , etc??

 

Ana : Les envies ne sont pas toujours les mêmes, mais en général on arrive à trouver des consensus. Et puis si l’un de nous a vraiment envie d’aller à un endroit, en général il arrive à convaincre l’autre. On n’a pas toujours envie de pauses au même moments, alors il arrive parfois qu’on la fasse seul et que l’autre continue d’avancer. Mais pour les pauses repas, on se met toujours d’accord pour manger ensemble.

Lorsqu’on n’est pas sur les vélos, on passe presque tout notre temps ensemble. Par contre sur les vélos, c’est plus souvent « chacun pour soi », chacun avance à son rythme et on s’attend régulièrement pour ne pas créer un trop grand écart (en cas de problème mécanique, on a qu’un sac de réparation vélo). Mais il arrive que pendant 2-3 heures on ne se parle pas. Je crois que cette proximité permanente ne m’étouffe pas car elle est entrecoupée par ces longues heures sur le vélo.   

Dans les moments « off », on aime bien écouter des listes de lecture avec de la musique d’Amérique du Sud. On nous a fait découvrir des groupes sympas du Chili, comme Pedropiedra et Tizana. Sinon sur le vélo, je n’écoute pas systématiquement de la musique (peut-être 1-2h par jour) et mon choix dépend de la route et de mon humeur. J’aime aussi beaucoup écouter des podcasts quand les conditions le permettent (asphalte sans circulation).

 

Jo :

Je rejoins Anaëlle pour les envies de cheminements et pauses.

Par contre je ressens parfois le besoin de m’isoler seul et ma mauvaise humeur se fait ressentir. C’était surtout en Bolivie quand on ne pédalait pas. Alors j’allais courir ou ça nous est aussi arrivé de faire un après-midi en solo. Avec le vélo c’est plus facile d’accélérer ou de ralentir quand on a besoin un peu de souffler J. Et je trouve qu’on ressent assez bien quand l’autre à pas trop envie d’être dérangé donc on le laisse tranquille, on se tait et on fait nos choses de notre côté. Mais au final (fallait quand même que j’en place un), on prend vite goût à la vie ensemble 24/24 et pour ma part, je suis rapidement « perdu » ou je ressens un manque, quand je suis seul.

Pour mes playlists, j’écoute beaucoup Electric JOANA de Mattihoyo avec des coups de cœur pour Porcelain de Moby et Akabongi de Daniel Aksmaan qui boostent bien dans les montées. L’intemporel Chan Chan et autres de Buena Vista Social Club sont aussi dans les tops de mes écoutes. Sinon pour les découvertes de voyage, il y a Calle 13 qu’on aime bien écouter aussi.


Chantal et Laurent

De notre côté on a prévu la côte suédoise de Göteborg à Trelleborg pour le mois de juin, c'est beaucoup moins exotique, mais si vous avez des conseils à nous donner... on est preneur!? Etes-vous satisfait de votre selle?

 

Nous : Nos meilleurs conseils sont nos encouragements et félicitations pour votre choix de partir à vélo J

Pour être plus pragmatiques, on vous conseille l’application « warmshowers » qui permet de belles rencontres entre cyclo-voyageurs et aussi de bénéficier d’un peu plus de confort pour une nuit, voir plus. On utilise aussi beaucoup les applications « maps.me » et « iOverlander ». La première nous permet d’avoir une carte sur le natel utilisable sans connexion. La deuxième, qu’on a découvert en Amérique du sud et qui s’est révélée très pratique sur la carretera austral, recense des spots de camping sauvage, campings et même hostels utilisés par d’autres voyageurs (c’est à la base une application pour les voyageurs en van mais qui est de plus en plus utilisée par les cyclos). On ne sait pas si c’est très utilisé en Europe mais si ce n’est pas encore le cas ça serait l’occasion de la développer par votre propre expérience.

Et surtout, on pense que le meilleur conseil qu’on pourrait vous donner et de ne pas planifier complétement toutes vos étapes et de prévoir assez de temps. On se rend compte que plus tu planifies, moins tu te laisses de liberté pour suivre tes envies du moment. Parfois on aime bien rester un jour de plus à un endroit apprécié ou avec des gens rencontrés et si le timing est bien défini, je pense qu’on raterait ces moments qui rendent le voyage à vélo si passionnant. Mais vous le savez sans doute déjà après les différents voyages à vélo que vous avez déjà fait ;)

BON VOYAGE !!!

 

Ah oui, et pour les selles, on est vraiment content ! Certains disent que les premières centaines de kilomètres sont douloureuses pour le popotin, mais pour nous ce n’était pas le cas. Anaëlle voyage sans short rembourré, et Jonas le met parfois mais trouve que ça frotte plus malgré le petit confort en plus.

 

Vanè et Romain

Nous nous demandons comment font les personnes que vous rencontrez et qui vivent cette expérience déjà depuis plusieurs années pour subvenir à leurs besoins? Font ils des petits jobs ?? Ou vivent ils "d amour et d'eau fraîche ; )"??

 

Nous : On a rencontré différents « types » de voyageurs, ceux qui ont travaillé pendant 5-10 ans et économisé un joli pactole qui leur permet de voyager pendant 5-10 ans. Et d’autres, souvent entre 20 et 30 ans, voyagent pendant plusieurs années et s’arrêtent parfois quelques mois pour travailler et ensuite poursuivre leur aventure. Mais dans tous les cas, le voyage à vélo est assez minimaliste et peu coûteux. Par exemple nous avions rencontré un Coréen en Croatie qui dépensait 2.-/jours ou encore un Suisse qui a voyagé pendant 3 ans avec 3.-/jours. Toutefois ce budget ne permet pas de manger autre chose que du riz et on ne pense pas qu’ils s’offraient de petits conforts comme un bon café ou un petit hôtel J. Mais pour notre part, pour avoir une idée un peu moins « extrême », on arrive à tenir notre « budget » de 20.-/jour/personne qui comprend tout. Et on se refuse rarement un petit café ou une bonne glace ;)

 

Léa

Combien d'heures roulez-vous par jour en moyenne?

 

Nous : Entre 5 et 8 heures de selle par jour. Ce qui revient entre 50 et 100km en fonction de la route et son profil.

 

Est-ce que vous ne souffrez pas trop de la pollution lorsque vous roulez sur les routes?

 

Nous : En Patagonie, pendant longtemps nous étions dans une région « casi » sans circulation et c’était bien agréable. Depuis qu’on longe la côte ou qu’on traverse des villes, c’est vrai qu’étant en période de vacances, la circulation est dense et on respire pas mal de particules. Mais on a toujours un malin plaisir à remonter les files donc ça compense. Et c’est un peu similaire que de pédaler à Lausanne, mais avec des vieilles voitures qui dégagent du lourd en plus. Mais sur une journée, on est rarement plus d’une heure dans ces conditions-là.   

 

Est-ce que parfois, le fait de voyager en vélo ne vous prive pas d'une certaine liberté : celle de se rendre dans des endroits peu accessibles sans voiture ou qui demanderait des heures et des heures de pédalage? Est-ce que le programme de votre voyage (lieux à visiter) est définit par le vélo?

C'est-à-dire que je me posais la question de savoir si pour vous le voyage à vélo est à la fois un moyen est une fin en soi.

 

Nous : Je ne pense pas que le voyage à vélo nous prive de la liberté de nous rendre dans certains endroits. Si vraiment ils se trouvent trop éloignés pour nous, il y a d’autres alternatives (bus ou stop par exemple). Mais je crois que notre philosophie du voyage nous empêche de ressentir une privation. Notre but n’est pas de voir le plus de choses possibles, et de ne rien manquer des highlights d’une région, mais plutôt d’aller à la rencontre des locaux et d’une nouvelle culture, en vivant en harmonie avec la nature. Souvent, c’est ces souvenirs qui nous marquent le plus. Notre programme de voyage ne se fait pas vraiment en fonction des « lieux à visiter », mais plutôt des « lieux à vivre ». On sait aussi qu’il est impossible de tout faire dans un voyage, et on a arrêté de se dire « zut, on ne va pas aller là-bas, on va rater ça » car on vivra sans doute autre chose qui nous plaira tout autant.

A certains moments, le déplacement à vélo est purement un moyen, pour relier un point A à un point B. Il se trouve souvent que finalement, on rencontre plein de petits bonheurs inattendus sur la route. A d’autres moments, le vélo devient une finalité, comme c’était le cas sur la carretera austral, le but étant de pédaler cette route dans sa totalité.  

 

Adèle et Alex

Est-ce que votre voyage se passe comme vous l'imaginiez?

 

Nous : Oui, comme nous n’avons pas d’attente en général J. Mais plus concrètement, pour la partie vélo, au début on s’était imaginé avoir plus de contact avec les locaux comme nous avions été surpris lors de notre premier voyage à vélo. Nous nous sommes vite rendu compte qu’en Patagonie on ferait plus des rencontres entre voyageurs et que le contact avec les locaux serait difficile. On a aussi été surpris par la climat patagonien. On ne s’attendait pas à avoir un climat autant changeant avec beaucoup de pluie.

 

Est-ce que vous vous verriez habiter là-bas ?

 

Ana : Si ma famille et mes amis étaient ici, je crois que je pourrais vivre à peu près partout. Il y a des coins qui m’ont plus davantage que d’autres, mais je pense que je pourrais facilement m’adapter à la vie chilienne ou argentine.

 

Jo : Il y a des endroits découverts qui font rêver comme des coins paumés dans la nature qui ont l’air paisible où tu t’imagines vivre un peu en autarcie avec ton petit jardin et tout et tout ou encore la ville de Valparaiso dont j’ai adoré l’ambiance et la vie. Mais je crois que les proches me manqueraient trop pour vivre si loin. 

 

Et finalement : avez-vous prévu de vous poser quelque part pour un certain temps ou allez-vous pédaler sans discontinuer ?

 

Nous : Après nos trois mois en Bolivie, on se réjouissait de pédaler et découvrir d’autres choses en profitant de la liberté que t’offre le voyage à vélo. On est toujours dans cet état d’esprit J Mais après les nombreuses descriptions dithyrambiques de la Colombie, on aimerait bien s’y poser un moment (1-2mois) pour mieux connaître les gens et leur culture qui semble riche et travailler aussi un peu avec les mains dans la terre J. Mais pour le moment, après 3-4 jours de pause on a les jambes qui démangent et on se réjouit de remonter en selle.  

 

Mams

Pour ma part je me demande si votre confort de Suisse vous manque parfois ? Le fait de mettre les mêmes habits ? Anaëlle tes robes et talons te manquent-ils ? et Jo ? tes costards-cravates ???

 

Ana : J’en discutais avec Marlène, qui voyage à vélo avec son copain depuis 4 mois, et on rigolait en se racontant qu’on aimait bien regarder les filles sur les terrasses ou dans la rue, qui étaient toutes jolies dans leurs habits d’été, alors que nous on était encore vêties de notre vieux et fidèle t-shirt et de notre short de sport ! J’avoue que parfois ça me manque un peu, mais j’ai quand même embarqué une robe dans mes sacoches ! Mais à l’inverse, c’est agréable de s’habiller sans réfléchir le matin, et de ne pas passer 15 minutes à se demander ce qu’on va mettre pour la journée !

Sinon, le confort qui me manque le plus, c’est la propreté. Ça me demande un effort de cuisiner dans des cuisines un peu crasseuses, et d’utiliser des salles de bain sales.

Sinon au niveau du confort du lit, il ne me manque pas vraiment, le confort de la tente me convient parfaitement. En plus, plusieurs fois où on a eu droits à des lits, je me suis réveillée remplie de boutons de puces alors incontestablement, je suis mieux dans la tente ! 

 

Jo : Pour ma part ça ne me manque pas trop vu que je mets ma chemise chaque matin comme pour aller au boulot… Je me suis rendu compte que c’était le meilleur habit que j’avais pour me protéger du soleil qui est très fort par ici. Et c’est finalement agréable de rouler avec. J’aime aussi beaucoup le fait de pouvoir mettre chaque jour les mêmes habits. C’est vrai que le petit confort d’une douche ou d’un lit est bien sûr toujours agréable mais comme on en trouve aussi ici, le confort suisse me manque pas vraiment ;)

 

David

Quel est le poids de votre vélo/paquetage ?

 

Nous : On avait en tout et pour tout environ 90 kg de bagages avec  les vélos lorsqu’on a pris l’avion après la Bolivie. S’ajoute le poids de l’eau et de la nourriture qui dépend des jours où nous avons accès à des magasins ou non. On est en train de faire un peu le tri de ce qu’on n’a pas utilisé jusqu’à maintenant pour les donner ou les renvoyer en Suisse. On ne devrait pas repartir d’ici avec nos neuf paires de chaussures comme c’était le cas jusqu’à maintenant…

 

Et surtout, Jo, tu fais autre chose que de manger ?

 

Jo : Ahahah j’adore manger en vélo c’est trop beau ! Et la gastronomie fait partie de la culture donc faut bien la découvrir ;)

 

Justine et Benoit

Combien d’heures dormez-vous par nuit?

 

Nous : Alors là, c’est assez aléatoire notamment en fonction d’où l’on dort. Généralement, quand on est accueilli chez des gens on dort plutôt bien et atteignons les 8-9 voire 10 heures de sommeil pour Anaëlle. Et sinon ça dépend principalement de l’emplacement du camping sauvage. Si on est bien planqués, sans vent, sans pluie et sans bruit bizarre, on dort comme dans notre lit et c’est aussi des bonnes nuits de 8-9 heures que nous faisons. Par contre, ça arrive régulièrement que notre sommeil soit entrecoupé par le vent qui fait beaucoup bouger la tente ou le bruit de la pluie qui nous réveille. Et aussi parfois, on se fait réveiller par un petit coup de stress dû à notre imagination qui nous fait des tours et qui nous fait penser qu’on est en train de nous piquer nos vélos J Ou alors un bruit d’animal qui nous met en alerte. Et là le sommeil n’est pas terrible. Souvent on le ressent directement le jour d’après sur le vélo avec les cuisses qui chauffent plus vite ou notre humeur qui n’est pas trop à la rigolade ;).


Avez-vous une idée approximative de la date de votre retour ?

 

Nous : On aimerait premièrement remonter jusqu’en Colombie, ce qui nous prendra jusqu’à octobre-novembre en principe. Et ensuite, rien n’est défini. On se laisse la liberté de choisir à ce moment-là, en fonction de nos envies. On est tenté par l’Amérique centrale et Cuba, puis un retour en bateau jusqu’au Portugal ou Espagne puis pédaler jusqu’à vous. Mais on aime se laisser guider par nos envies, notre feeling et les rencontres, et surtout être libres de décider au moment voulu. Donc pas encore de date précise à vous communiquer ;)


Qu’est-ce qui vous manque le plus ?

 

Jo : Les proches. Les moments en famille et entre amis sont ce qui me manquent le plus. Je suis aussi triste de ne pas voir grandir mes neveux et filleule Martin et la petite Zoé en live. Mais on ne peut pas tout avoir ;)

 

Ana : Comme Jo, ma famille et mes amis me manquent beaucoup. Même si on rencontre des personnes géniales ici, ce n’est pas pareil. Les discussions plus personnelles que j’ai régulièrement avec mes amies me manquent.

 

Est-ce que votre équipement (vélo, camping, habits etc.) tient le coup ou avez-vous déjà connu des dommages / racheté des trucs ?

 

Jo : J’ai eu plusieurs petits problèmes avec mes roues pour lesquelles j’ai dû changer le roulement avant et régler celui de l’arrière. Ma jante arrière s’est aussi fissurée à plusieurs endroits mais heureusement elle a tenu jusqu’à Santiago où j’ai pu en racheter une et la « rayonner ». A chaque fois on se trouvait avec des gens qui se connaissaient bien en mécanique et qui m’ont bien aidé. Merci à eux.

Ah et sinon j’ai craqué mon short hier en montant sur mon vélo, certainement dû à la « chorilladas » de l’autre jour (spécialité chilienne bien fat).

 

Ana : Sinon on a racheté des petites combines comme des casquettes avec cape pour bien se protéger du soleil (le cyclovoyageur français ne mettait plus de casque et seulement sa casquette car "le plus dangereux ici c’est le soleil !"), ainsi que des gants fins pour pas avoir des mains d’abuela trop vite.


Encore une bonne petite tape sur l'épaule pour vous remercier de cette curiosité et on renouvellera peut-être la formule une prochaine fois. Mais n'hésitez pas à nous questionner dans un commentaire si ça vous démange et on tentera de ne pas la rater et d'y répondre.


Besitos.

J + A.