En vacances dans les parc nationaux


Nous sommes de retour au Chili depuis quelques jours après avoir pédalé quelques cinq-cents kilomètres en Argentine. Nous avions fait le choix de retourner dans ce pays pour découvrir la route des sept lacs, et cette décision avait ensuite été soutenue par un important glissement de terrain sur la Carretera Austral qui nous aurait empêcher de poursuivre notre chemin jusqu’à son « terminus » à Puerto Montt.

 

Notre chemin a traversé plusieurs parcs: le parc national « Los Alerces », celui de « Nahuel Huapi » et finalement le parc international de « Lanin », se trouvant à la fois sur le territoire argentin et chilien, et dans lequel – vous l’aurez deviné – se trouve le volcan Lanin.

 

Nous avons adoré le premier qui tire son nom des nombreux alerces qui l’habitent, et qui a été créé dans le but de les protéger. Les alerces sont des mélèzes de Patagonie très résistants, comme en témoigne l’âge de l’arbre en photo ci-dessous : plus de 3'000 ans ! Le parc étant peu connu des touristes, l’unique route en ripio qui le traverse est peu fréquentée et vraiment agréable à rouler.

La route des sept lacs est quant à elle plus prisée, notamment par les nombreux argentins qui profitent actuellement de leurs grandes vacances d’été jusqu’en mars. La route y est asphaltée et serpente


dans la forêt de lacs en lacs, avec des pentes parfois abruptes qui nous rappellent que les vélos sont peut-être un peu trop chargés. Un petit tri s’imposera à Santiago avant la traversée sérieuse des Andes…

 


Le camping étant interdit dans les parcs nationaux, des spots de « camping libre » ont été prévus pour les vacanciers et voyageurs. Ils sont souvent situés en bord de lac, avec une petite plage. Parfait pour nous cyclos, qui pouvons nous refroidir après les chaudes journées et nous glisser tout propres dans nos sacs de couchage ! Il règne dans ces campings une ambiance joyeuse et festive, entre amis qui boivent du maté en grattant une petite chanson, et familles qui préparent un grand feu pour leur asado du soir. Les nombreux backpackers jonchent les routes tendant leur pouces en espérant que le prochain chauffeur lève la pédale pour les amener jusqu’au prochain lac.

 


Les routes empruntées ne nous ont pas promenés uniquement dans la nature, mais nous ont aussi fait traverser quelques villes et villages. El Bolson, ville réputée « hippie » et haut lieu de passage des touristes en été, bénéficie d’une atmosphère tranquille. Les fermes locales qui bordent la route au sud de la ville produisent de nombreux fruits, et nous avons la chance d’être en pleine période des cerises et framboises :)

Bariloche, appelée « la Suisse de l’Argentine », ne nous a pas autant enchantés que son chocolat… DELICIEUX ! On a comblé une partie du manque accumulé ces derniers mois (qui avait déjà été un peu comblé par le petit paquet reçu d’Oph !) De notre rapide point de vue, les villes de Villa la Angostura et San Martin de los Andes ont plus de charme, avec des allures de stations de ski suisses en été.

 


En plus de l’avantage de trouver des produits moins chers et plus variés, la présence de villes pour nous rime avec… la présence de warmshowers ! Comme lors de notre voyage en Europe, ces rencontres sont toujours intenses en partage. Ce sont souvent des personnes inspirantes que l’on découvre… comme Miguel, soixantenaire, qui a chez lui un atelier de vélo digne de la caverne d’Alibaba, et qui construit de A à Z des répliques de vélo identiques à celles d’origine des premiers vélos existants, en se procurant des pièces à l’autre bout du monde. Un omniscient de la mécanique vélo, qui a pu changer le roulement du moyeu avant de Jonas (qui rencontre quelques problèmes avec « El Buffalo » en ce moment). Ou encore Carla, jeune prof d’éducation physique, qui a été désillusionnée en commençant à travailler, et qui a décidé d’ouvrir son propre « hostal-cafe » qu’elle gère avec ses amis dans la bonne humeur et la simplicité, en menant plusieurs autres projets en parallèle.

Ces nuits chez nos hôtes permettent aussi de passer des soirées avec d’autres cyclos. Hier, nous avons rencontré notre « voyageur record », Sylvain, parti il y a 10 ans de France ! Il s’est transformé en « papa d’un soir » avec des conseils bienvenus et une aide précieuse pour des réparations sur El Buffalo jusqu’à tard dans la nuit. Il voyage avec 10 kg d’outils de réparation, pour n’avoir aucun ennui sur la route. « C’est le prix de la liberté » selon lui… Il nous a mis en garde contre les deux maladies desquelles nous devons particulièrement nous méfier en voyageant en Amérique du Sud. Deux maladies qu’aucun médecin ou infirmière n’a mentionné lors de la super-consultation-hyper-complète-pré-départ-de-voyage proposée par le CHUV… les maladies des « pauvres » dont on ne parle pas aux « riches »…

 

De retour au Chili, on s’octroie deux jours de repos à Coñaripe, petite ville propice aux vacances d’été. Elle est située au pied du volcan Villarica, le plus actif d’Amérique du Sud ! Il est d’ailleurs particulièrement actif en cette période, et la dernière alerte date de quelques jours seulement. Les habitants ne semblent pas inquiets, grâce à des mesures de sécurité bien organisées… Le volcan chauffe les nombreux thermes présents dans la région. On s’est offert une petite journée aux « termas geometricas », un petit paradis pour une journée de récupération ! Nichés dans une vallée étroite, c’est une douzaine de bassins reliés par des petites passerelles rouges qui nous accueillent pour une détente dans une eau entre 38 et 45 degrés. Un vrai bonheur !



On va pédaler dans la région des volcans encore quelques jours, en profitant de ces vues spectaculaires qu’ils nous offrent ! C’est somptueux et surtout nouveau pour nous !

 

Besitos amigos !


A + J.