Un petit tour et puis s’en vont

 

Trois jours de repos complets et nous repartons pour une dernière petite boucle à travers la Cordillera Blanca. Cette chaine de montagne qui ne manque pas de superlatifs et que beaucoup décrivent comme possédant les sommets « les plus purs du monde » nous intrigue... On s’attend donc à traverser des monts qui feraient pâlir les bagnards et leur Grand Combin ou encore rougir les Ormonans et leur précieux massif…

Une boucle de six jours autour du Huascarán, point culminant du Pérou avec ses 6’768m, avec deux gros cols à grimper à travers le parc national du même nom que ce monstre des Andes. Premier objectif, Punta Olimpica, que nous rejoignons en deux jours après une nuit intermédiaire au poste des gardes du parc. L’un d’eux est venu nous « retirer » de notre spot de camping sauvage en invoquant des vols fréquents la nuit par ici. Nous n’avons pas fait long à suivre ses conseils et profitons d’une bonne nuit au calme. La route continue de monter sur un asphalte qui fait plaisir. Ce col est une pure merveille ; un enchainement de lacets surplombés par des sommets vêtus de leur blanc qu’on espère éternel et des vues sur des glaciers dont on s’approche après chaque épingle. La pente douce nous mène jusqu’au « plus haut tunnel routier du monde » à 4’700 et des brouettes. Nous décidons de prendre l’ancienne route du col qui est maintenant devenue presque un sentier pédestre à cause des divers éboulements, et nous mettons 1h45 pour faire les heureux derniers 2,5 kilomètres. Les ultimes mètres dans la neige augmentent un peu plus notre adrénaline et le cocktail émotionnel arrivés en haut est proportionnel à l’intensité de l’effort et la beauté de la vue de l’autre côté…


 


Nous apprécions tout autant la descente au crépuscule pour rejoindre le petit village de Chacas. On ressent le tourisme de la région à travers les réclamations des enfants voulant des « caramelos ».



L’asphalte s’arrête quelques dizaines de kilomètres plus loin et laisse place à une piste caillouteuse bien pourrie qui nous met à bout. Le retour de la chaleur à 2’000m n’aidant certainement pas, nous n’en pouvons plus et espérons désespérément qu’un pick-up nous dépasse et nous offre un lift pour pouvoir rejoindre la petite ville touristique de Yanama. Rien de tel arrivera et nous bivouaquerons sur le parvis d’une église en compagnie des enfants du petit bled de Chilcabamba.



Nous continuons à monter durant 3 jours en faisant de plus petites étapes afin de profiter pleinement de notre dernier col péruvien… le Portachuelo Llanganuco. Cette dernière montée incarnera bien les différents sentiments et impressions ressentis durant nos deux mois dans ces montagnes, qui ressemblent étroitement aux 3P de G-A Carrel ; patience, passion et performance. La patience aura été de mise à chaque fois pour trouver la motivation à grimper ces nombreux cols à plus de 4’000m ; une passion pour le cyclotourisme renforcée par la beauté variée que nous offrait la très célèbre Pachamama à chaque prise d’altitude ; et la performance, notamment celle d’Anaëlle dont je suis fier, qui n’a « presque » pas bronché à enchainer ces montées et descentes incessantes.

 


Nous profitons pleinement de cette dernière descente nous faisant passer de 4’700m à 2’200m pour rejoindre Caraz où nous faisons halte avant de mettre le cap sur la côte Pacifique pour y retrouver de l’oxygène mais surtout los amigos Ladina, Mélanie et Jonas pour quelques jours de retrouvailles que nous attendons impatiemment…



Un abrazo.

 

J+A.