Ecuador mi amor

 

Nous avons quitté le Pérou sur une joyeuse note, grâce à la visite de los amigos ! Cinq jours passés à Huanchaco, petit village côtier, à profiter du surf (avec des prouesses de Jonas P. la vague d’argent), du yoga, de la nourriture, de visites, et surtout à se raconter tout ce qui s’est passé ces 10 derniers mois pour les uns et les autres… On a même eu droit à une fondue venue tout droit de Penthéréaz !

 



Nous décidons de prendre un bus de Trujillo pour rejoindre l’Equateur. En effet, les parents de Jonas arrivent début août à Quito, et si nous voulons y arriver à temps, nous ne pouvons pas tout faire à vélo. On décide donc de skipper la partie nord du Pérou, comme cela fait déjà bientôt 3 mois que nous pédalons dans ce pays, afin d’avoir plus de temps en Equateur.

 

Avant notre départ de Trujillo, la casa de ciclista nous ouvre ses portes pour une nuit. Un lieu rempli de vie, grâce aux nombreux cyclos qui sont de passage et à Lucho le propiétaire, qui les accueille depuis plus de 30 ans ! Il nous aide à changer ma cage de pédalier, qui lorsqu’on la démonte, se révèle completamente destruida ! Le sel du Salar d’Uyuni y est certainement pour quelque chose. Lucho garde la pièce en souvenir tant il est abasourdi par son piteux état.

 

Cela fait maintenant une semaine que nous sommes en Equateur, alors nous pouvons déjà vous livrer nos premières impressions toutes fraîches sur ce pays.  

 

L’équateur… C’est la fête à la banane ! Dès nos premiers coups de pédales, on se retrouve entourés de champs de bananiers qui s’étendent à perte de vue. On est étonné de découvrir que chaque bananier ne donne qu’un seul régime de bananes. Ce régime de banane est toujours protégé des oiseaux, insectes et de la pluie par un plastique qui l’entoure.

On retrouve ces régimes suspendus devant les maisons et pour nos ravitaillements, c’est le top ! Ça ne coûte rien, et on n’a même pas besoin de descendre des vélos pour les acheter. Certaines fois, les bananes nous paraissent bien mûres, d’une belle couleur jaune, prêtes à être mangées, bref, comme on les achète à la Coopé. Mais la vendeuse nous assure qu’elles ne sont pas mûres, ou plus fréquemment, que ce ne sont pas des bananes à manger comme ça. On est carrément paumés avec toutes ces sortes de bananes !

Finalement, c’est dans nos assiettes qu’on les retrouve. Pour tous les repas et sous toutes les formes possibles. De la boule (bolones de verde) pour le petit déjeuner, aux rondelles frites pour le dîner, en passant par la banane entière grillée et farcie d’une tranche de fromage pour le goûter. Il y a aussi les empanadas avec une pâte à base de banane, ou encore des morceaux de bananes dans la soupe. Et n’oublions pas les batidos (smoothie) à la banane et les queque de guineo, des cakes à la banane qui rivalisent presque avec ceux de Max ! Toutes ces bananes changent des patates et on se régale :)

 


Ici, on ne se fait plus happer par des « gringos » à tout-va. Notre présence semble passer un peu plus inaperçue. Les équatoriens sont très gentils, toujours souriants et désireux de nous aider. Ils m’appellent par des petits noms comme « mi amor », ou « niña », alors que Jonas c’est plutôt « mister » ou « amigo ». Ils pensent souvent qu’on vient des Etats-Unis, pays qu’ils citent fréquemment et qu’ils semblent bien connaître. En comparaison au Pérou ou à la Bolivie, « l’américanisation » nous semble bien plus présente ici. A Guayaquil (ville la plus peuplée d’Equateur) par exemple, il y a de gigantesques centres commerciaux, des taxis jaunes comme à New York, des BurgerKing, MacDo et Pizza Hut… Et la musique qui sort des maisons dans les villages traversés n’est plus de la cumbia mais de la musique ‘ricaine. La monnaie nationale est d’ailleurs le dollar américain depuis l’année 2000.

Malgré cette influence américaine, j’ai trouvé que Guayaquil gardait un côté très « sud-américain », avec des vendeurs de rue qui crient la marchandise qu’ils proposent, les marchés, la nourriture typique et les bas prix qui vont avec (environ 2.50 dollars pour un repas). J’ai aussi été amusée de voir de nombreux « stands de beauté » dans les rues, composés de tabourets et d’une petite table sur le trottoir, et les filles qui viennent se faire épiler les sourcils, mettre de faux cils et maquiller. D’ailleurs, il y a de très belles femmes ici. Elles prennent soin d’elles, et la beauté féminine semblent avoir une certaine place. La place de la femme elle aussi semble plus reconnue qu’au Pérou et le machisme moins présent. Ça fait d’ailleurs plaisir de voir fréquemment des femmes au volant !

 

On a aussi été surpris d’apprendre qu’il existait une population afroéquatorienne, et donc des équatoriens de couleurs noirs qui représente plus de 7% de la population totale. Cela faisait plusieurs mois que les seules personnes de couleurs que l’on voyait étaient des Haïtiens.

 

Sinon, le vélo dans ce pays est plutôt agréable grâce au bon état général des routes. La végétation est dense et variée, et c’est amusant de pédaler entre les rizières, les cacaotiers, les bananiers. La faune aussi est abondante, même si on n’a certainement vu qu’une infime partie de tous les animaux qui vivent ici ! Je commence à m’habituer et ne plus sursauter à la vue des iguanes qui se réfugient dans les herbes hautes à notre passage. On a aussi eu la chance d’aller observer des baleines et les fous à pieds bleus lors d’une petite escapade à Puerto Lopez. Mais toute cette flore et cette faune sont ici pour une raison… la chaleur et l’humidité. Même si parfois l’humidité nous offre un brumisateur naturel bienvenu, nos habits sont vite trempés de transpi (désolée, pas très glamour le voyage à vélo), et la douche se montre indispensable en fin de journée ! Les pompiers nous ont accueillis dans la ville de Babahoyo, nous offrant une douche et deux lits. Malheureusement, sans moustiquaire, impossible de profiter de leur offre. On a alors monté la tente à l’intérieur pour échapper à ces petites créatures insupportables. Et il n’y a pas que les pompiers qui se montrent généreux. On reçoit généralement un petit cadeau par jour de la part des locaux (mandarine, coca, café).

 


On pensait d’abord rejoindre Quito en passant par la côte, mais le voile nuageux présent en cette période de l’année nous déprimait un peu. Alors on a décidé de remonter dans les montagnes pour jouir d’un temps plus frais et plus ensoleillé on espère !

 

Un abrazo a la distancia  


A + J.

 

PS : vous aurez peut-être remarqué qu’on a essayé d’étaler notre confiture espagnole pour vivifier notre confiance qui est mise à mal ces derniers jours… on a de la peine à comprendre et à se faire comprendre des équatoriens et plusieurs mots sont différents de ceux qu’on a appris.